lundi 21 septembre 2009

La crise sauve la planète

Le titre est un peu excessif : disons plutôt que pour la première fois depuis 1981, la pollution atmosphérique va baisser cette année. La baisse est même la plus importante depuis 40 ans, selon une étude de l'International Energy Agency. Comme l'indique un article du Financial Times qui relate cette dernière :

The recession has resulted in an unparalleled fall in greenhouse gas emissions, providing a “unique opportunity” to move the world away from high-carbon growth, an International Energy Agency study has found.

In the first big study of the impact of the recession on climate change, the IEA found that CO2 emissions from burning fossil fuels had undergone “a significant decline” this year – further than in any year in the last 40


D'une certaine façon, on peut donc dire que la crise aura fait la preuve que la décroissance fonctionne. Et même que, jusqu'à preuve du contraire, c'est la seule chose qui fonctionne, toutes les autres stratégies n'ayant pour l'instant pas eu le moindre effet significatif, du Protocole de Kyoto aux vertus auto-correctrices du marché. D'un autre côté, il n'est pas certain que ses partisans doivent se réjouir de la nouvelle : la récession a donné un visage tangible à la "décroissance", et ce visage est grimaçant. Je suis même prêt à parier qu'ils seront les ultimes victimes de la récession, tant la crise aura montré à quel point les équilibres sociaux de nos sociétés sont structurés par la croissance économique.

4 commentaires:

  1. Quand tu écris "ils seront les ultimes victimes de la récession", tu veux parler des idées de la décroissance ? Tu penses que le chômage de masse sonnera le glas de leurs "programme" ?

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  2. Très exactement : le chômage et tout le reste. Les décroissantistes font certes de la décroissance autre chose qu'une croissance négative : ils y associent la création d'une société dont les équilibres ne dépendent pas de la croissance.

    Le problème pour les décroissantistes d'une récession massive est qu'elle montre à quel point notre société marche à la croissance -et donc l'ampleur des difficultés si l'on veut s'en passer. Cela ne sonne pas le glas de leur programme, mais cela renforce sa dimension utopique.

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  3. Je ne connais pas bien les propositions ou la vision des "decroissantistes" mais peut etre que ce que montre la recession c'est surtout que les structures de notre societe sont basee sur la croissance et que donc une recession cree necessairement des difficultes, mais il est peut etre possible de structurer, de creer des mecanismes qui feront que la baisse de la croissance n'aura dans ce nouveau paradigme pas du tout les effets nefastes que nous observons actuellemt en temps de recession.

    Se passer de la croissance dans un systeme base dessus est evidemment suicidaire. Creer un systeme qui ne sera plus base (ou moins) sur la croissance permettra de s'en passer. Reste a etablir les conditions d'un tel systeme, ce qui va bien au dela de ma maigre comprehension du schmililiblick (monnaie, echanges economiques, sociologie, droit etc).

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  4. C'est justement l'idée fondamentale du courant de la "décroissance" : sortir d'un modèle qui fait qu'il n'est plus possible de penser en dehors de la supposée nécessité de la "croissance". Certes, c'est après que les choses se compliquent du point de vue de l'opérationnalisation des grandes idées (même s'il y a des efforts de réflexion en ce sens, par exemple : http://yannickrumpala.wordpress.com/2010/04/10/sur_les_conditions_de_la_decroissance/ ).

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