La fin des 35 heures, c'est pour bientôt. Non pas la fin de la diminution du temps de travail : c'est une tendance de fond de toutes les économies développées. Mais la fin de la baisse du temps de travail plus importante en France qu'ailleurs dans le monde.
En effet, la période de mise en œuvre des 35 heures, 1998-2002, a correspondu dans toutes les économies développées à un moment de diminution sensible du temps de travail. En France, en raison des mesures du gouvernement Jospin, celle-ci a été plus forte, sans l'être nettement plus. Ainsi, en 2002, alors que le temps de travail effectif avait diminué de 2.5 % en moyenne dans les pays de l'OCDE par rapport à 1998, la baisse était de 6.5% en France. On voit que différence n'est pas négligeable mais aussi qu'elle n'est pas si grande que cela, au regard de l'ampleur du débat qu'elle a suscité, et des effets que l'on a pu lui prêter.
Mais, depuis 2003, avec les différentes mesures des gouvernements de droite, la France est un des rares pays développés où le temps de travail augmente, tandis qu'il continue de diminuer ailleurs. Ainsi, sur la période 1998-2006, notre baisse du temps de travail est la même qu'en Allemagne et si l'on prolonge les tendances actuelles, nous allons bientôt rejoindre le Royaume-Uni.
Les 35 heures sont donc bien finies et leur effet sur la baisse de la durée effective du travail n'aura été ni très grand (4 points de pourcentage d'écart avec la moyenne des pays de l'OCDE en 2003), ni durable.
mardi 28 avril 2009
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Et c'est bien triste...
RépondreSupprimer@DC : tu ne veux pas travailler plus pour gagner plus ?
RépondreSupprimerNon, surtout pas !
RépondreSupprimerJe travaille pour vivre, je ne vis pas pour travailler.
Il faut faire attention à ce qu'on compte aussi.
RépondreSupprimerSi aux États-Unis (33H et quelques) ou le Royaume-Uni (32H) ou ailleurs le temps de travail baisse, c'est aussi en grande parti à cause du travail à temps partiel imposé.
Le temps de travail annuel effectif est calculé, en effet, à partir de la moyenne du temps de travail de tous les actifs occupés, qu'ils soient en temps complet ou partiel. C'est la seule mesure pertinente dans la mesure où, d'une part, la répartition entre temps partiel et temps complet est une variable importante de la mobilisation de la population active et où, d'autre part, les 35 heures ont eu pour effet de diminuer le % des actifs à temps partiel : la réduction de la durée légale a permis à certains (surtout des femmes) de pouvoir occuper des temps complets, alors qu'auparavant la durée de ceux-ci était trop longue par rapport à leurs contraintes ou arbitrages.
RépondreSupprimerMais pour vous répondre précisément, en prenant le cas du Royaume-Uni : le % de travailleurs à temps partiel a, en effet, augmenté au Royaume-Uni sur la période, de 1 point de %. Cette hausse a certainement contribué, comme vous le suggérez, à baisser le temps de travail annuel moyen, mais ce n'est pas le seul facteur explicatif à l'œuvre. En particulier, le % d'actif en temps partiel est au même niveau en 2002 et en 2006 (25.3% des actifs occupés) alors que le temps de travail a diminué entre les deux dates.
Mais, de toute façon, l'objet de mon billet n'était pas de rendre compte des raisons de la baisse du temps de travail ailleurs qu'en France, mais d'observer que son évolution convergeait avec celle qu'a connu la France.