dimanche 26 avril 2009

L'éducation coûte cher, essayez l'ignorance !

Depuis 1995, les dépenses intérieures d'éducation sont en baisse sensible en France, si on les rapporte au PIB.
A partir de la deuxième moitié des années 1980, le système éducatif connait une très forte massification. En 10 ans seulement, de 1985 à 1995, le pourcentage de bacheliers dans une génération double, passant de 29.4% à 62.7%. Ces bacheliers de la massification sont socialement moins proches du monde et de la culture scolaire, et ont besoin de plus d'encadrement. Ils poursuivent leurs études dans le supérieur dont les effectifs augmentent de 50% entre 1980 et 1990.

L'effort financier que consacre alors la France n'est pas négligeable. Les dépenses moyennes par élève progressent significativement plus vite que le PIB, en particulier dans le secondaire, en grande partie grâce à l'effort considérable que consentent les collectivités territoriales, à la suite des lois de décentralisation. Mais dès cette époque, le supérieur est largement oublié : les dépenses qui lui sont consacrées augmentent beaucoup plus faiblement que dans le secondaire, et surtout moins vite que le nombre d'étudiants. Les dépenses moyennes par étudiant baissent ainsi jusqu'en 1989, pour progresser ensuite lentement.

Dès la fin des années 1990, cette tendance de fond s'arrête. Le pourcentage de bacheliers dans une génération n'a pas progressé depuis 1995. Le nombre d'étudiants n'augmente presque plus également. Autrement dit, chose peu connue, la démocratisation scolaire a cessé, en France, depuis 15 ans. Depuis la même période, les efforts financiers consacrés à l'éducation stagnent.

Avec le retour de la droite au pouvoir, à la mi 2001, les dépenses moyennes par élève vont même baisser, pour un temps, dans le secondaire et dans le supérieur.

Rapportées au PIB, ces évolutions apparaissent plus clairement. La stagnation des dépenses en valeur absolue se traduit par une baisse marquée du ratio dépenses moyennes par élève/PIB depuis 1999 -baisse qui s'accélère avec le début du second quinquenat de Jacques Chirac.

Un phénomène essentiel apparaît surtout : le supérieur a été le grand oublié de la massification scolaire : les dépenses moyennes par étudiant par rapport au PIB n'ont pas cessé de baisser depuis 1995, à la différence du secondaire, où un effort véritable a été, un temps, consenti pour faire face aux besoins nés de la massification.

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