Comme le rappelle Yves Gingras, les plus populaires des indicateurs de performances scientifiques n'ont aucune valeur scientifique, à commencer par le très populaire classement de Shangaï.
Il y a donc quelque chose de surréaliste à constater que le débat sur les réformes de l'enseignement supérieur s'est construit à partir d'un constat largement faussé par la "révélation" du classement de Shangaï, où les universités françaises ont une bien piètre position.
Ici, nous allons faire appel au plus simple des indicateurs de performances scientifiques, mais néanmoins rigoureux du point de vue des critères que rappelle Gingras : le rapport entre l'input que constitue les dépenses en R et D et l'output mesuré à travers la production d'articles scientifiques.
Tout d'abord, un rappel, qui s'impose tant cette évidence semble s'être perdue : la France est un des plus grands acteurs scientifiques du monde, qui occupe, comme le souligne Michel Grosseti, une place logique dans le concert des nations scientifiques, étant donné sa population et son niveau de développement. Cette place était la 5ème en 2003, mesuré à travers cet indicateur élémentaire d'output que constitue le nombre d'articles publiés.
Toutes les nations qui publient plus que la France sont également plus peuplées que la France, et ont un niveau de richesse par habitant supérieur (ou très légérement supérieur).
Cela fait, il faut dresser trois constats :
1. plus on cherche, plus on trouve.
2. dans l'ensemble, personne n'échappe à cette régularité, même si certain pays sont plus efficaces que d'autres.
3. Les Etats-Unis ne sont pas un pays efficace. Il n'y a pas d'exceptionalité en termes de productivité scientifique des Etats-Unis : ils sont un pays médiocre à cet égard. Leur domination sur le monde scientifique ne renvoit donc pas à leur productivité supérieure.
mercredi 1 avril 2009
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