Commençons par la première régularité, formulée dans notre note précédent : plus on cherche, plus on trouve. Cette régularité est extrêmement robuste.
Elle s'oppose à une vision naïve et de sens commun de la science, comme une activité solitaire, où quelques génies produiraient à eux seuls l'essentiel du savoir, à partir de rien, si ce n'est leur génie et un petit labo, perché en haut de leur université.
Rien n'est plus faux. Nous vivons à l'époque de la Big Science, où une expérience en physique des particules a un coût qui peut se chiffrer en millions d'euros et où elle résulte du concours de centaines de chercheurs, qui tous apparaitront comme auteurs dans la publication rendant compte des résultats. La science aujourd'hui coûte cher, parfois très cher dans certains domaines.
Les génies, par ailleurs, se font rares : les découvertes résultent aujourd'hui de la collaboration de nombreux chercheurs, mis en réseaux. Le génie isolé n'existe plus. A la vérité, il n'a jamais existé.
Par conséquent, plus une nation consacrera de moyens à sa recherche, plus elle produira de résultats scientifiques.
Tout d'abord, plus elle emploiera de chercheurs, plus elle publiera d'articles.
L'échelle doublement logarithmique exagère visuellement la régularité : celle-ci est néanmoins extraordinairement forte.
D'autre part, plus une nation dépensera pour sa recherche, plus elle publiera d'articles scientifiques.
Là encore, la régularité est extraordinairement forte. Le volume d'output est très directement lié au volume d'input : la science n'est décidément pas le lieu du génie isolé, ou de la singularité de certaines nations. C'est au contraire une activité à l'économie confondante de simplicité : plus on accroit les facteurs de production, plus on produit.
C'est le premier constat : il n'y a aucun miracle : pour accroitre son volume de production scientifique, il faut d'abord accroitre ses dépenses. Ne pas partir de là, c'est faire de la démagogie et de l'anti-intellectualisme.
mercredi 1 avril 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
"plus on accroit le volume de production, plus on produit" : c'est pas plutôt "plus on accroît les facteurs de production, plus on produit" ?
RépondreSupprimerCorrigé !
RépondreSupprimer